Lorsqu’on parle de phobies ou de traumatismes, l’exposition et la désensibilisation sont souvent présentées comme des solutions incontournables. L’idée est simple et prend ses origines dans les Thérapies Cognitivo-Comportementales (TCC) : confronter progressivement la personne à l’objet de sa peur pour qu’elle s’y habitue et que son système nerveux finisse par ne plus réagir aussi intensément.
Dernièrement, on a aussi beaucoup entendu parler des approches autour de ce fameux système nerveux. Je pense notamment aux approches dites somatiques qui circulent beaucoup en ce moment, mais d'autres approches utilisent le même argument : la science comme garantie de réussite.
Mais ces approches ont en fait leurs limites. Je parlerais certainement de l'approche somatique dans un autre article. Concentrons nous ici sur la technique de la désensibilisation.
Se contenter d’une exposition répétée, c’est comme poser un pansement sur une plaie profonde sans la nettoyer : cela peut masquer temporairement le problème, mais cela ne le résout pas en profondeur.
Alors peut-être que vous aurez l'impression de ne plus avoir autant d'intensité émotionnelle à gérer face aux stimuli. Et peut-être que cela suffira, surtout si la problématique de base n'est pas trop ancrée ou trop lourde psychiquement.
Néanmoins, ce n’est pas parce qu’on ne réagit plus autant qu'avant qu’on a réellement transformé notre perception. En réalité, le cerveau risque davantage de s’anesthésier que de véritablement traiter l’information.
Et pour faire la différence entre une anesthésie et une réelle digestion psychique, il faut se demander :
si les pensées perturbantes viennent toujours ou
1. si les pensées perturbantes viennent toujours
2. si on a même oublié qu'on a été, un jour, sensible à cette situation.
Si on se retrouve dans la réponse 2 : tout va bien, le travail sur soi est fait !
Si on se retrouve dans la réponse 1, en revanche... Ca signifie que le travail sur soi réalisé ne suffit pas encore pour réellement passer à autre chose, se libérer de ce qui nous entrave pour enfin, créer autre chose !
Si on arrive malgré tout à apaiser la plupart de nos blocages et craintes, est ce à force de routine, d'exercice, de conscientisation quotidienne ? Si oui, c'est que le travail de transformation interne ne s'est pas encore fait.
Et bien souvent, l'exposition et la désensibilisation ont ce genre d'effet : plutôt intéressant sur le court, voire moyen terme mais insuffisant sur le long terme. Ce n’est pas parce qu’on ne réagit plus qu’on a réellement transformé notre perception. En réalité, le cerveau risque davantage de s’anesthésier que de véritablement traiter l’information.
C’est en combinant ces trois éléments que nous pouvons réellement transformer nos vulnérabilités au lieu de chercher sans cesse à les compenser. Une véritable guérison ne consiste pas seulement à tolérer ce qui nous faisait peur, mais à percevoir différemment la situation, jusqu’à ne plus en être prisonnier.
L'exposition pourra alors devenir une technique complémentaire mais surtout, un indice de progression dans notre travail sur soi. L'apaisement devrait venir plus spontanément et la tolérance au stimuli (par l'exposition) devrait plus être constaté que recherché ! Là est le signe d'une réelle intégration de qualité et d'un processus de transformation solide et durable.
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